Non Tu ne peux pas partir Comme ça sans avertir N’oublie pas nos matins Je ne suis pas un pantin Les gens ont de sales gueules Criardes moches et veules Comme ces amants de passage Qui te voudraient moins sage Non Il n’y a pas que les souvenirs Qui aident à bien mourir Existent aussi des lendemains À ne pas combler de chagrin Il faut apprendre à sauver Les apparences et achever Quitte à finir dans un fossé Ou vers un mur foncer Non Presque inutile de te dire Qu’il y a eu surtout le pire Et presque jamais de meilleur Dans ce qui s’appelait bonheur Les êtres au manteau noir Se retrouvent souvent le soir Au lit de leur délinquance Pour déchirer nos espérances Non Tu ne sais rien de la vie Avec ton sourire poli Adressé aux beaux jours Quand il offre l’amour Ne prends pas la peine De te saigner aux quatre veines Pour me dire adieu ce soir Ce n’est qu’un au revoir Texte tiré du recueil L'homme dispersé
MARQUÈS Gilbert