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Catégorie parente: Cercle des poètes inconnus
Catégorie : Amour
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Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

Ma bicyclette tentait de suivre la sienne,

Enivrée par je ne sais encore quelles fragrances.

Le soleil disparaissait derrière d'épais troènes,

Laissant place aux sombres émois de l'adolescence.

 

Je la revois, insouciante comme lors d'un premier bonheur,

Dévalant cette descente aux goudrons fondus.

Sa robe légère offrait aux vents inquisiteurs

Ses plis, ses dentelles, ses fruits ambigus.

 

À son passage, maïs, tournesols et buis se courbaient.

Dragueurs, les oiseaux l'honoraient de leurs chants.

Quand de rage, mûres et fraises sauvages rougissaient,

Devant tant d'éclats de bonheurs insolents.

 

Sa beauté n’avait d’égal que le malheur d’aimer.

Ses parfums étaient reflets de conquêtes.

Et son âme vagabonde, ineffable à jamais,

Tuait les perles des voûtes célestes.

 

Son rire terrible inondait la campagne,

Me laissant doutes et désarroi.

Comme lorsque regrets et nostalgie vous gagnent,

Juste avant que l'année scolaire ne reprenne ses droits.

 

Premiers frissons pour un presque demi homme,

Qui, malheureux, se rappellera dans bien longtemps,

Combien l'amour choisit ses bêtes de somme,

Préparant ainsi les piètres prétendants.

 

Je ne l’ai pas embrassée,

Pourtant je l’ai aimée.

Éphémère, l'amour d'une fin d'été.

Éternel, le souvenir qu'il va graver.