Je prenais le frais en marchant .

C’était le soir en rentrant .

J’ai eu une illusion ,

Sur le chemin , une mission.

J’ai continué plus encore

Sur l’ancienne ligne du fort ,

Là ou les anciens trains

Soufflent  toujours en vain .

Et je poussais le caillou

Plus loin  , plus fou ,

 Et Je voguais sur l’air

Avec des chaussures en fer .

Je devais absolument voir la mer

Pas loin de la place de l’enfer

Il y avait de l’eau à perte de vue

Sur les quais des hommes ayant bu  .

Et j’ai tangué avec eux

Sur des airs bienheureux

Ils n’étaient pas de ce temps

Ils n’étaient pas même vivants .

Ni morts , mais d’ailleurs

Ils chantaient le bonheur .

La rengaine des gens du large

Et des enfants de la marge .

Ils avaient d’étranges galures

Bérets , casques et  voilures ,

Celtes,  ils étaient tous fins saouls

Et ne voyaient que les yeux doux.

Les belles semblaient de sorties

Avec  des atours et quelques habits

Leurs  yeux regardaient au loin

Car elle ne voyaient  pas la fin .

J’ai dansé , fredonné

Des chansons oubliées .

Tout   le long du chemin

Avec mes nouveaux copains .

En repartant  j’ai eu chaud ,

Et une amertume d’eau .

De peur  ,peut être, d’en mourir 

Car j’ai encore le goût des rires .

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