LE GRAND COMPLICE CLANDESTIN
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Moi, pour venger
Les tas de taudis affamés
Et les HLM blêmes
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Lui, si las
Des palaces pâles de l’ennui
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Nous avons bondi
Du même délire
Qui nous a emmenés
Au-delà de l’enfer
Au-delà du paradis
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Hors des lois du monde
En vue de sauver les symboles essentiels de la vie
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Lui et moi
En amants téméraires de la poésie
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Dans le même baiser
Nous avons séduit
Un espace inconnu et féminisé
Qui nous a merveilleusement souri
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Les années ont beau passer
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Il demeure en moi comme le grand complice clandestin
D’une certaine résistance armée
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Et dans un présent saisissant qui se souvient
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Il est un Monsieur Alain Delon
Qui en sorcier noble et farouche
Marque encore mes pensées
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Et qui est toujours
Aussi digne et valeureux
Dans les restes impressionnants de sa beauté
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Il est un artiste authentique
Samouraï solitaire
Ou professeur romantique
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Qui se déguise intelligemment
Dans les artifices théâtraux de la société
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Mais il sait
Dans des arcanes
Que j’ose dévoiler
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Que moi, avec mes poches trouées
Lui, avec les siennes pleines de billets
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Nous devons nous rencontrer
Dans un pays interdit
Par trop de règles établies
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Et que je lui dirai
Trop ému dans la puissance
De la simplicité
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Merci Monsieur Delon
D’être au rendez-vous
De notre trop forte amitié
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lundi 7 décembre 2009
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