Imprimer
Catégorie parente: Cercle des poètes inconnus
Catégorie : Prose
Affichages : 2870
Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

Présence du Dieu au cœur du Poète, à son oreille, à son ouïe ! Allégorie de la présence divine, de l’étance du Dieu, des miroitements de la Lumière et des chatoiements du Verbe ! Image poétique du transport, de l’extase, du voyage dans l’atmosphère ! Palingénésie de la Parole proférée ! Tenue du souffle prophétique ! Proverbe de la pensée inaugurale ! Poésie ! Perle de la méditation, rythme réitérant, rimes riches et rhapsodiques, vers voyants et visionnaires ! Poème de la Visitation ! Parousie de l’instant, temps transformé, transfiguré, métamorphosé ! Espace en configuration harmonieuse, éclaté en multiples dimensions ! Décèlement de l’Etre, dévoilement de l’occulte ! Montagnes de diamant et de rubis aux confins de la sphère terrestre ! Vision de l’Au-delà, de la transcendance, du Monde invisible ! Symboles du Sacré ! Aperture d’un monde cosmique où règnent les Dieux ! Yeux mauves du Christ entraperçus en rêve ! Lumière argentée de Séléné qui baigne le clair obscur de laitance blanche ! Scintillation secrète des astres chanteurs ! Sources d’eaux claires à la surface de la terre, fleuves et rivières le long desquelles j’erre en récitant des vers ! Et toi Vierge Marie, que ton nom soit béni, toi qui a été désignée entre toutes les femmes pour enfanter le Christ ! Ta beauté m’éblouit et ta face lunaire m’éclaire comme l’astre de la minuit ! Christ au soleil vermeil, ton cœur pourpre bat au rythme de la pulsation de la terre et ton Verbe est lumière ! Couleurs des voyelles comme des étincelles de feu pur accrochées dans tes rayons ! Chiffres et consonnes qui palpitent et résonnent dans la symphonie de tes éclairs ! Musique, poèmes et chansons tintent dans ton regard violet ! Apollon au sommet de ton art tu déclames des péans incantatoires ! Ta statue d’or implore les mortels de croire en l’Eternel ! Et l’Être enveloppé de mystère entrouvre sa fenêtre ! Ô Athéna donne au poète quelques nouveaux vers afin que les hommes soudain joyeux accomplissent de grandes œuvres ! Enfants morts nés, enfants blessés, enfants torturés, vous vivez dans le cosmos d’une vie plus pure, plus douce et plus sereine ! Vous êtes les Dieux du futur qui demain règnerez sur les mortels ! Les Déesses vous bercent de leurs chants et dans vos yeux d’ivoire on peut lire toute la détresse de la terre ! Misère ! Misère ! Le temps est révolu où Dieux et immortels se tenaient par la main ! Aujourd’hui, plus de Dieux, plus de cieux, plus de feu auprès de quoi réchauffer sa pauvre âme ! Le monde est vide et sur la cime les Dieux l’ont déserté ! Partir, loin, vers les confins, boire du vin, oublier que la terre est un désert ! Sempiternelle prière vers toi, ô mon Dieu ! Exauce mes vœux et éclaire les Hommes de ton Verbe ! Qu’ils vénèrent ta Lumière, ô chaud Soleil ! Mais les trous noirs, mon Dieu, l’antimatière, qui sont trop nombreux dans l’univers, ne nous laisse pas y choir ! Ô Dieu, ne nous laisse pas tomber dans la poubelle de l’Histoire ! Que les caractères gravés dans ta lumière restent inscrits à jamais au front des poètes ! Mémoire des Hommes ! Comme un grimoire aux lettres indéchiffrables au profane ! Mission des Poètes ! Qu’ils tracent un chemin jonché de fleurs et de fruits mûris dans l’ardeur du Printemps ! Sommet du Temps ! Eternité comme un champ de bleuets dans la voûte du ciel ! Pensée du devenir comme un éclat qui luit ! Oiseau du matin qui chante au crépuscule comme une lunule ! Arc-en-ciel de la durée ! Nature, douce nature dans sa verte parure ! Et la ramure des arbres se déploie sur l’azur ! Chant du solstice malgré la fosse aux immondices ! Et le mage officie comme le prêtre la messe ! Office, saint office ! Cierges allumés dans la pénombre ! La lueur du Christ vacille ! Comme une bougie dans le vent ! Comme un soleil noir ! Aube comme une clairière dans les forêts de mon âme qui chante à la tombée du jour !

Claire d'Orée