C'est quand je reviens dans ces lieux
Que je remarque combien passe le Temps :
Si restent les vieux trottoirs, les bâtiments,
Se sont envolés ces souvenirs heureux !
C'est quand je parcoure de nouveau
Ce pavé usé, ces restos, ces parcs si beaux
Que je ressens le plus le poids de votre absence !
Quand je revois ces vieux murs de pierre
Et de béton beige que je sens mon coeur
Se serrer : c'est l"insouciance qui s'enterre !
Je reste là, figée, au beau milieu du trottoir
Des hommes pressés me bousculent sans cesse,
Mais je reste : en moi, la pièce de souvenirs le noir
A fait : le décors rappelle les acteurs de cette allégresse.
Le blason de notre école me fait gonfler de fierté
Mais aussi fait croitre une cruelle mélancolie :
Je me revois encore collégienne solitaire et renfermée
Et vous, mes sources de lumière, mes amis !
Dans cette cruelle pièce mondaine et moderne,
Je suis la seule actrice qui reste dans ce décors...
Ces lieux autrefois emplis de joie sont à mes yeux ternes.
Le temps a filé entre mes doigts, dispersé par les ondes
Du flot tumultueux de la vie, l'adolescence dorée
S'enfuit dans le courant, et ne reste qu'une dure réalité !
Je crains d'être à une croisée des chemins... ou plutôt
Une séparation des sentiers ! Et ces vieux murs de pierre
Garderont une adolescence heureuse pour eux... il vaut
Mieux que je m'en aille de là : que ses souvenirs l'on enterre...