L'ironie est bien cruelle quand on y pense :
Je vous connais depuis ma propre naissance,
J'ai vécu avec vous joies, douleurs, bonheur
Et peines, et je n'ai pas vu venir le malheur.
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Toute notre enfance durant, l'Age d'or,
Toute notre adolescence, l'Age d'argent,
Gamins égoistes et naifs, ados insouciants,
Ce n'est que trop tard que l'on en sort...
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Et ajourd'hui ma plume tremble sur cette feuille
Blanche, pure, que je torture de mon encre bleutée,
Pour y déverser ce malheur, alors que je fais le deuil
De mon innocence, et rentre dans le monde révélé.
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Je n'ai plus le prisme de mon ignorance pour me protéger.
Je découvre vos vrais visages, toutes ces peines refoulées,
Pour nous toutes ces tensions de force enterrées...
Je pleure maintenant, mais je n'ai de cesse de vous aimer.
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Je n'ai plus de bouclier pour parer cette noirceur
Qui nous ronge et nous détruit d'une lente douleur
Persistante... et je n'ai que ces mots pour résumer :
Bienvenue dans le monde cruel de la Réalité.