Paysage urbain
Des barres de métal, associales,
Cernent des colosses de bêton
Se dressant dans le froid glacial
Des allées d'arbres nus et tremblants
Sous le ciel d'un Brügel
Et d'un Münch haletant.
Les manteaux gris fuient
En une course agitée,
Les ventres creux de ceux qui ont la dalle
Des pieds plats de l'activité humaine
Qui s'abandonnent au détour des édifices.
Des yeux fatigués,
Usés par le temps des alcooliques
Un temps qui n'a de compte à rendre
Aux horloges atomiques,
Une suspension divine
De la matière et de l'esprit
Un pléonasme, un fantasme...
... Pour finir en miasme.
C'est le coroner qui viendra ce soir,
Deviner ce que fut la vie
Dans cette boîte charnelle
Dépourvue de dentelles
Un râle mortifère de trois décibels, a,
Ponctué de points suspensifs
Une vie à marcher
Au bord des récifs.
Ce soir la ville s'endort,
Comptant ses nouveaux nés
Ses morts et ses déshérités.
Il fait froid, le vent souffle,
Je m'endors sous un carton
Dans les vapeurs
Incandescentes de mon âme.
... Les barbares entrent !
Ils déposent leurs armes au bord de la cité
Des chevaux aux moteurs sinistrés,
Exultent en râles brumeux ;
Aux tuyaux galvanisés on reconnaît leur aisance
Et leurs maîtres entendent qu'on les écoutent sur le champs !
L'autre agite bruyamment sa hache.
Combien de têtes ?
Combien de seringues, combien de doses ?
Combien vaut le bien quand on en a plus ?
Des pensées diformes, chimères énormes
La haine gicle à grands coups de boutoir
De ces visages effacés le noir...
Gris-rêve, une couleur que l'on oubli pas
Une idée, un avant goût du trépas
Quand tout s'éteint,
Des barbares il ne reste rien.
Seule la grisaille s'est offerte au regard
Eblouit de celui qui conçoit
Le 4 Novembre 2008
La vie sans lendemain.
... Quand la ville s'endort...