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Catégorie parente: Cercle des poètes inconnus
Catégorie : Sonnet
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Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

La Rose à "poing fermé", en son coeur se déssèche

Et meurt entre mes doigts qui  ne l'émeuvent point;

Sans s'éffeuiller, la Rose vient rouler son rond poing

Dans le creux de ma main devenue pâle et sèche.

De cette Rose là, morte saison venue,

Il ne me fut permis d'en aimer la beauté,

Ni mème le parfum, comme une vie otée

Avant mème de naître à l'Heure bienvenue.

Quel fut donc ton péché, Rose sacrificielle

A ne pouvoir t'ouvrir sur la terre et au ciel

En dédaignant le charme envoutant de l'Amour?

Est-ce là le destin propre à certaines Roses

Que de vouloir nous dire de bien secrètes choses,

Sur la vie et la mort et sur l'Eternité?

***

Quand au dard de l'épine vient se piquer mon doigt

Et lentement s'infuse en mon coeur le venin,

En Amant de la Rose, "Eternel féminin",

Suivre l'Aimée sans trace, ô, mon coeur, il me doit!

Quelque fusse l'épreuve de l'Amour, acceptée,

Il me faut le secret de la Femme percer

Dans ce monde ou dans l'autre, à ce don exercé

Aucun être, jamais, n'en sera excepté.

Et du sort de la Rose à poing fermé, la Rose

Epanouie au ciel des essences, se pose

Au creux du lit drapé d'étoiles de nos voeux.

En la Force d'Amour, il ne faut point douter,

Connaître l'au-delà de la chair envoutée;

Nous ne sommes qu'au seuil de la " Porte d'Amour "!

ANONA

,(Mes tout premiers écrits sur le sonnet, vers l'âge de dix sept ans)