Ma conception s'étend sur des années
Embryons d'idées qui finissent par germer
Dans le cœur de tout homme opprimé.
Ma naissance est souvent douloureuse
Fille du peuple, on me confond avec la Gueuse.
Je nais dans la révolte, la famine et le chaos
La guerre et le sang comme unique berceau.
Il est difficile de me définir
Je suis faite de rêves et de désirs
Les hommes s'affrontent pour m'obtenir.
Je suscite les passions,
Je crée l'exaltation et l'union,
Je suis libre d'expression et pousse à l'opinion.
Les hommes me désirent avec hardiesse,
Pour tous je deviens leur maitresse,
Pour certain je suis leur ultime richesse.
De mon corps sublimé,
Le respect et la justice prennent réalité.
De ma poitrine ferme et opulente
Coule le lait de la liberté,
De mes lèvres charnues et insolentes
Naissent les mots de l'égalité.
Les plus grands se jouent de moi aisément,
Les tyrans me violent impunément,
Les plus humbles m'aiment et me chérissent sincèrement.
D'un avenir serein et équitable,
Pour des générations plus stable,
Je représente l'égérie :
On me nomme « Démocratie ».