AMI CHINOIS
J’ai obtenu un rendez-vous
Avec un dissident chinois
Dans sa zone libérée et secrète
Peut-être située
Dans le Sinkiang
Connue seulement
Par de rares initiés
Loin de tout média
Discrètement et sereinement
Je lui ai narré
Que j’avais dû être
Un lonesomemao
Fils spirituel
D’une ancienne révolution culturelle
La mienne
Fut une odyssée
Terrienne et spatiale
Qui avait discerné
Tes sourires authentiques
Dans ta longue marche obstinée
Qui se doit encore de contourner
Les murailles d’un empire
Millénaire et sur le point de crouler
Dans son milieu trouble
Dans lequel s’asphyxient
Les mensonges du parti
Ami chinois
J’ai aimé ta poésie
Elle était cette paysanne
Qui riait en plantant du riz
Son éclat simple et raffiné
M’a tellement désarmé
Qu’elle m’a ébloui à Pékin
Lorsqu’elle fredonnait
L’insouciance de sa beauté
Ami chinois
C’est avec cet opium
Qui me drogue encore
Que protégé par les acquis
Du peuple français
Je te propose un siècle de lumières
Vieillies mais qui brillent encore
Comme le génie légendaire de Voltaire
Je t’offre l’humanisme de Victor Hugo
La révolte d’Arthur Rimbaud
Mais aussi une révolution de type nouveau
Ami chinois
Que j’espère saluer
A la fin de ton douloureux combat
Que tu vas rejoindre mystérieusement
Camouflé en ombre chinoise
Je dévisage ta subversion
Quand voulant dépasser Mao
Qui est loin désormais
Tu es cette liberté individuelle et collective
Qui aspire tant à s’affirmer
Et vêtu des Droits de l’Homme
En osant réaffirmer
Oser lutter, oser vaincre
Ton vice de la vie jaillira
Ami chinois
Je suis un lonesomemao
Ce dissident ancien et nouveau
Cet ami rassurant et rassuré
Mardi 23 juin 2009
Commentaires
Cordialement, Arnaud-Christian
LE PAYSAN CHINOIS
Du petit jour
jusqu’au couchant
je sue, je laboure
mon maigre champs.
Je creuse un puits
sème mon grain
mange mon riz
et bois mon vin.
Que peut me faire
le gouvernement ?
Si pas de guerre
je suis vivant.
Anonyme
( vers 2300 avant J.C )
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