Sonnet

Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives

Penchée sur de pénibles notes linguistiques,

Éclairée par ma fidèle lampe de chevet,

Quand un soudain fracas retentit et m'irrite :

Bon sang, ne peut-on me laisser en paix !

 

Dès que je tente d'apprivoiser un mot

Complexe, il revient frapper de nouveau !

Me laissant bien frustrée à mon bureau...

 

Maudite colère d'Eole, ne veux-tu point te taire !

Tes terribles rugissements frappent mes volets,

Ainsi qu'une bête sur ses barreaux une fois piégée,

Tes horribles sifflements ont anéanti mes efforts déjà hier !

 

Tais-toi donc ! Rentre dans ta tanière !

Perchée dans ces noirs cumulus menaçants !

Laisse-moi donc ! Ne m'ennuie pas plus, vas-t'en !

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Au servant de l'Amour, à ce coeur attentif

Se plaisant à aimer la muette beauté,

Consentant vos furies,  sommé au débotté,

Je réponds à vos voeux d'un amour inventif.

 

Feriez-vous mon salut d'un Saint  Nom substantif

Quand bien mème ma perte, en votre amour, otée,

J'admets être l'effet de la Cause annotée,

Sans crainte, m'abandonne et ne me veux plaintif.

Ma Dame, poings liés, je dépose à vos pieds

Ma temporelle ardeur délié, à  genoux;

Pour vous, ma Dame aimée, que point ne ferions-nous !

Vous, mon enchanteresse et ma douce maîtresse

Qui savez, d'un souris* enjôler ma détresse,

Voici corps, âme et coeur, je dépose à vos pieds !

ANONA

 

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La Rose à "poing fermé", en son coeur se déssèche

Et meurt entre mes doigts qui  ne l'émeuvent point;

Sans s'éffeuiller, la Rose vient rouler son rond poing

Dans le creux de ma main devenue pâle et sèche.

De cette Rose là, morte saison venue,

Il ne me fut permis d'en aimer la beauté,

Ni mème le parfum, comme une vie otée

Avant mème de naître à l'Heure bienvenue.

Quel fut donc ton péché, Rose sacrificielle

A ne pouvoir t'ouvrir sur la terre et au ciel

En dédaignant le charme envoutant de l'Amour?

Est-ce là le destin propre à certaines Roses

Que de vouloir nous dire de bien secrètes choses,

Sur la vie et la mort et sur l'Eternité?

***

Quand au dard de l'épine vient se piquer mon doigt

Et lentement s'infuse en mon coeur le venin,

En Amant de la Rose, "Eternel féminin",

Suivre l'Aimée sans trace, ô, mon coeur, il me doit!

Quelque fusse l'épreuve de l'Amour, acceptée,

Il me faut le secret de la Femme percer

Dans ce monde ou dans l'autre, à ce don exercé

Aucun être, jamais, n'en sera excepté.

Et du sort de la Rose à poing fermé, la Rose

Epanouie au ciel des essences, se pose

Au creux du lit drapé d'étoiles de nos voeux.

En la Force d'Amour, il ne faut point douter,

Connaître l'au-delà de la chair envoutée;

Nous ne sommes qu'au seuil de la " Porte d'Amour "!

ANONA

,(Mes tout premiers écrits sur le sonnet, vers l'âge de dix sept ans)

 

 

 

 

 

 

 

 

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Foulant le spectre noir en sa traine de brume,

L'Âme de l'Eau s'exile en son Rêve argenté;

Bleue, " Mémoire " s'endort, souvenir absenté

Et la  lunaire Nef glisse sur l'Eau qui fume.


Brasillement des Eaux, funèbre, le Soir hume

La sauvage senteur du Songe fermenté

Et la Nuit cauchemar, de l'aqueux tourmenté,

Griffe les berges nues, que l'Iris oint, parfume.


Perce,  lune d'un rai apâli, diaphane,

Le  Mystère épaissi du " Secret " qui se fane;

L'Âme, en tous ses états distille son venin.


Vois! le lunaire Amant dessus la passerelle

Entonne le noir Chant, la sombre ritournelle

Et le funeste en Soi, " Masculin-Féminin ...! "

ANONA

 

 

 

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Vous me fîtes en Joie, de vos grâces, l'honneur

Et d'un écrit me plût, vos aimés entendus;

Dame, soyez élue, en ces jours attendus,

De mon  coeur en en émoi , le doux mot ânonneur.

 

De ce sonnet écrit, vous faire déshonneur,

Ne le désire point, à vos bons soins rendus;

Le voici, oeil en coin, et sans poings suspendus,

En vos plaisirs, décrits d'un aimé moissonneur.

 

Des mots d'Amour, toujours, je me veux le  glaneur

Et n'entends à l'ouie, m'écouter, flagorneur

Car ma mise jouit d'une nature franche.

 

Noblesse oblige pour et si parfois je flanche

En des vers dispendieux que ne soit lésineur

Ce mot mélodieux d'Amour enlumineur.

ANONA

 

 

  • Tétanisante inertie
    28.05.2020 12:18
    procrastination ?
     
  • Larme...
    28.05.2020 12:17
    je pense que je voulais dire un truc spéciale... caché... intrigant :-)
     
  • Larme...
    28.05.2020 12:15
    bah en fait je ne sais même plus ce que voulais dire !! lol :-) en tous cas attristés prend ées :-)
     
  • Haïku doré
    26.09.2012 16:01
    Bon Jour, Ciel, Si je puis me permettre, en toute amitié: 5/7/5 Vaste champ d'épis - Mot de saison ...
     
  • Lettre par Aurore Dupin
    23.09.2012 10:27
    aurore Dupin est le vrai nom de George Sand, elle a envoyé cette lettre à Alfred de Musset... je vous ...